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La surdité en pente de ski désigne un type spécifique de perte auditive caractérisée par une perte plus importante dans les fréquences élevées que dans les fréquences basses. Cette configuration de perte auditive produit une forme distinctive sur un audiogramme, qui ressemble à la pente abrupte d’une colline ou d’une piste de ski, d’où son nom. La perte auditive en pente de ski est souvent observée chez les individus exposés à des bruits forts ou chez les personnes âgées, en raison de la presbyacousie, qui est la perte auditive liée à l’âge.
Un audiogramme est essentiel pour mettre en évidence ce type de surdité. L’audiogramme est un graphique qui représente la capacité d’une personne à entendre des sons à différentes fréquences et intensités. Dans le cas de la surdité en pente de ski, l’audiogramme montre une audition normale ou presque normale dans les fréquences basses, avec une diminution significative de l’audition dans les fréquences élevées. Les fréquences sont mesurées en hertz (Hz) et l’intensité en décibels (dB). La perte auditive dans les hautes fréquences peut affecter la capacité à comprendre la parole, surtout dans des environnements bruyants, car les consonnes, qui sont cruciales pour la clarté de la parole, sont généralement prononcées dans des fréquences élevées. Cette typologie de surdité nécessite le choix de prothèses auditives spécifiques et des réglages particuliers afin d’obtenir le meilleure résultat prothétique possible.
La surdité en pente de ski peut résulter de divers facteurs, tels que:
Une exposition prolongée ou répétée à des bruits forts peut endommager les cellules ciliées de l’oreille interne, particulièrement sensibles aux fréquences élevées.
Le vieillissement naturel entraîne souvent une détérioration de l’audition dans les fréquences élevées en raison de la dégradation des structures de l’oreille interne.
Certains individus peuvent être génétiquement prédisposés à ce type de perte auditive.
Des troubles tels que la maladie de Ménière, des infections de l’oreille peuvent également entraîner une perte auditive en pente.
Certains médicaments ototoxiques peuvent dégrader de façon importante l’audition.
Ils sont souvent la première ligne de prise en charge pour améliorer la communication chez les personnes atteintes de presbyacousie et de perte auditive en pente de ski. Ces appareils peuvent être spécifiquement réglés pour amplifier les fréquences élevées. Il est préférable d’utiliser des appareils auditifs non occlusifs ou appareillages dits “ouverts” sur ce type de perte afin de ne pas perturber la perception des sons graves qui sont normalement entendus. Certaines stratégies de réglages peuvent être adoptées telles que les compressions fréquentielles ou les transpositions fréquentielles.
L’objectif principal est d’assurer le confort du patient tout en préservant une qualité sonore satisfaisante dans les environnements calmes, sans induire de modifications drastiques de la réponse en fréquence. Une approche ventilée est préconisée pour éviter l’occlusion, en se concentrant modestement sur l’amélioration de l’audibilité dans la zone de transition fréquentielle. Cette méthode est réputée pour être particulièrement bénéfique dans des conditions calmes et peut s’avérer utile dans les environnements bruyants.
Les patients avec ce type de perte auditive peuvent souvent différer l’utilisation d’appareils auditifs, se sentant suffisamment à l’aise sans, dans des situations calmes. Par le passé les solutions proposées tendaient vers des embouts auriculaires fermés et des appareils avec un gain élevé dans les hautes fréquences, conduisant à des problèmes d’occlusion et de Larsen. Nous proposons depuis de nombreuses années une méthode plus douce, axée sur une légère amélioration de l’audibilité dans les fréquences moyennes, en particulier dans les zones de transition auditive, comme souligné par Margo Skinner. Cette approche permet une expérience auditive plus naturelle grâce à l’utilisation de solutions ouvertes et minimise l’inconfort lié à l’occlusion.
Il est important de noter que les patients atteints de pertes auditives en pente de ski ont généralement acquis leurs pertes au cours de l’âge adulte, et on mis en place une compensation par plasticité cérébrale. Par conséquent, ils ne dépendent pas autant des fréquences élevées pour la compréhension de la parole, contrairement aux enfants en phase d’apprentissage du langage. Les adultes ont développé des stratégies compensatoires qui leur permettent de comprendre la parole sans nécessiter l’intégralité du spectre vocal.
La zone de transition fréquentielle, qui peut s’étendre sur une octave ou plus, est cruciale pour l’adaptation auditive et doit être prise en compte lors de l’équipement des patients avec des pertes auditives en pente de ski. Cette perspective souligne l’importance d’une approche personnalisée et mesurée dans l’adaptation auditive, en évitant les solutions génériques qui ne prennent pas en compte les besoins spécifiques et le confort des patients.
Chez Audition Marc Boulet, les audioprothésistes sont formés à la prise en charge des surdités en pente de ski.
Dans les cas de perte auditive sévère à profonde, lorsque la compréhension de la parole devient vraiment mauvaise, un implant cochléaire peut être envisagé pour restaurer l’audition. Le critère d’indication principale de l’implant cochléaire étant une intelligibilité de la parole < 50% à 60dB (voix moyenne) avec des prothèses bien adaptées.
Des stratégies telles que la lecture labiale ou l’utilisation d’appareils d’assistance à l’écoute (systèmes FM, microphones déportés) peuvent également être bénéfiques.
Il est essentiel pour les professionnels de santé d’évaluer et de surveiller régulièrement l’audition, surtout chez les individus à risque, tels que les travailleurs exposés à des niveaux de bruit élevés et les personnes âgées. Une détection précoce et une intervention peuvent considérablement améliorer la qualité de vie des personnes affectées.
– Kujawa, S.G., & Liberman, M.C. (2019). Adding Insult to Injury: Cochlear Nerve Degeneration after “Temporary” Noise-Induced Hearing Loss. The Journal of Neuroscience, 29(45), 14077-14085.
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