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Qu’est-ce que le syndrome de Waardenburg?

Santé

Le syndrome de Waardenburg est un groupe hétérogène de troubles génétiques neurocristopathiques, caractérisés par des anomalies pigmentaires de la peau, des cheveux, et des yeux, associées à divers degrés de surdité neurosensorielle. Il est nommé en l’honneur du généticien néerlandais Petrus Johannes Waardenburg qui le premier, en 1951, a décrit de manière détaillée ses symptômes distinctifs. Cette pathologie est principalement héritée selon un modèle autosomique dominant, bien que des cas de transmission récessive aient également été rapportés.

Classification du syndrome de Waardenburg

Le syndrome de Waardenburg est subdivisé en quatre types principaux, distingués par leurs symptômes spécifiques et leurs profils génétiques :

  • Type 1 (WS1):

Caractérisé par:

    •  la dystopie canthique, c’est-à-dire un élargissement de la distance entre les coins internes des yeux (augmentation de la distance entre les commissures palpébrales internes)
    • une hétérochromie de l’iris (yeux vairons)
    • une mèche de cheveux blanche (poliose)
    • une surdité neurosensorielle de degré variable.
  • Type 2 (WS2):

Type 1, mais sans dystopie canthique. La surdité est plus commune dans ce type. WS2 est lui-même subdivisé en plusieurs sous-types (WS2A, WS2B, etc.) selon les gènes impliqués.

  • Type 3 (WS3):

Connu aussi sous le nom de syndrome de Klein-Waardenburg, il associe les symptômes du WS1 à des défauts musculosquelettiques, notamment des contractures des membres et des syndactylies qui se traduit par une faiblesse des bras ou des épaules ou par des malformations articulaires.

  • Type 4 (WS4):

Ou syndrome de Waardenburg-Shah, combine les caractéristiques du WS2 avec une maladie intestinale chronique avec une constipation sévère pouvant aller jusqu’au blocage intestinal connue sous le nom de maladie de Hirschsprung.

Génétique

Les mutations responsables des différents types de syndrome de Waardenburg se situent sur plusieurs gènes impliqués dans le développement des cellules de la crête neurale, y compris PAX3 (WS1 et WS3), MITF (WS2A), SNAI2, SOX10 (WS2 et WS4), EDNRB et EDN3 (WS4). Ces gènes jouent un rôle crucial dans la différenciation et la migration des cellules de la crête neurale, essentielles à la formation de nombreux tissus et organes pendant le développement embryonnaire.

Diagnostic du syndrome de Waardenburg

Le diagnostic repose sur une combinaison de critères cliniques et peut être confirmé par des tests génétiques. Les critères majeurs incluent des troubles de pigmentation de l’iris, de la peau ou des cheveux, la surdité sensorielle, et la dystopie canthique (uniquement pour WS1). Les critères mineurs comprennent des anomalies du système nerveux autonome, des malformations de l’arcade zygomatique, et d’autres signes cliniques.

Prise en charge du syndrome de Waardenburg

La prise en charge du syndrome de Waardenburg repose sur une approche multidisciplinaire. Elle peut inclure un suivi audiométrique régulier, des dispositifs d’assistance auditive, une prise en charge ophtalmologique pour les anomalies de vision, et une surveillance gastro-intestinale pour les patients avec WS4. La thérapie génique et d’autres approches moléculaires sont actuellement à l’étude, bien que leur utilisation reste expérimentale.

Conclusion

Le syndrome de Waardenburg illustre la complexité des maladies génétiques impliquant les cellules de la crête neurale. Sa diversité phénotypique et génétique souligne l’importance d’une approche personnalisée dans le diagnostic et le traitement de ces patients. La recherche continue dans le domaine de la génétique moléculaire est essentielle pour mieux comprendre la pathogenèse de cette maladie et développer des stratégies thérapeutiques plus ciblées.

Références

  1. Read, A. P., & Newton, V. E. (1997). Waardenburg syndrome. Journal of Medical Genetics, 34(8), 656–665.
  2. Pingault, V., Ente, D., Dastot-Le