logo
Retour aux actualités

Comment évaluer les acouphènes avec le THI?

Santé

sEvaluation des acouphènes par questionnaire THI

L’évaluation de l’impact social et personnel de l’acouphène chez les patients est couramment réalisée à l’aide de questionnaires standardisés. Le “Tinnitus Handicap Inventory” (THI), développé par Newman, Jacobson et Spitzer en 1996, est l’outil privilégié dans ce contexte, notamment en audioprothèse. Le THI évalue de manière approfondie comment l’acouphène affecte la vie quotidienne et sociale des patients. Il comporte des questions relatives aux difficultés rencontrées dans des activités quotidiennes, telles que le sommeil, la lecture, ou les états émotionnels comme l’irritabilité, liés à la présence des acouphènes. Les réponses, structurées sous forme de choix entre “oui”, “parfois” ou “non”, permettent de classer l’impact de l’acouphène en plusieurs catégories de gravité, allant de léger à catastrophique.

Le THI est le questionnaire le plus répandu pour évaluer les acouphènes

D’autres questionnaires, tels que le “Tinnitus Handicap Questionnaire” (THQ) de Kuk et al. (1990), le “Tinnitus Reaction Questionnaire” (TRQ) de Wilson et al. (1991), et la “Subjective Tinnitus Severity Scale” (STSS) de Halford et al. (1991), bien que moins fréquemment utilisés, offrent également des perspectives d’évaluation de l’acouphène.

En complément du questionnaire THI, les échelles visuelles analogiques (EVA) sont également employées. Initialement conçues pour évaluer la douleur chez les patients hospitalisés, ces échelles permettent de quantifier de manière subjective l’intensité et la gêne causées par l’acouphène. Les patients sont invités à évaluer sur une échelle de 1 à 10 l’intensité perçue de leur acouphène ainsi que le degré de gêne qu’il provoque.

Une observation notable est l’absence fréquente de corrélation entre l’intensité objective et subjective de l’acouphène. En effet, les mesures acouphénométriques révèlent que l’intensité sonore de l’acouphène dépasse rarement 8 dB au-dessus du seuil auditif, tandis que l’intensité subjective peut atteindre 10 sur 10. De même, il n’existe pas nécessairement de corrélation directe entre l’intensité subjective et le niveau de gêne ressenti par le patient (Cazals et al., 1983).

Pour une évaluation complète de l’acouphène, l’acouphénométrie et l’audiométrie haute définition est utilisée pour déterminer des paramètres tels que la fréquence, l’intensité et la masquabilité de l’acouphène avec une précision au Hertz et au décibel près. L’impact social de l’acouphène est ainsi évalué à travers l’usage combiné des questionnaires, comme le THI, et des échelles visuelles analogiques (EVA).

Reconnaître l’acouphène : les symptômes

Si vous percevez des sons tels qu’un battement de cœur, le sifflement d’une bouilloire, le chant d’un grillon ou une combinaison de ces sons sans aucune source sonore externe, il se peut que vous souffriez d’acouphène. Ce phénomène touche de nombreux Français et peut impacter significativement la vie quotidienne, comme le souligne la dernière étude menée pour la JNA.

Les acouphènes subjectifs, phénomène où le patient entend des sons qui ne sont pas causés par une source externe, peuvent se manifester sous diverses formes, chacune ayant ses propres caractéristiques et potentielles implications cliniques. Voici un aperçu des différents types d’acouphènes subjectifs :

  • Acouphènes de type continus :

Ils se caractérisent par la perception d’un son continu, souvent décrit comme un sifflement ou un bourdonnement. Ce type d’acouphène est le plus courant et peut varier en fréquence, allant des sons graves aux sons aigus.

  • Acouphènes pulsatile :

Cette forme d’acouphène est ressentie comme un battement ou un pulsation et est souvent synchronisé avec le rythme cardiaque du patient. Les acouphènes pulsatile peuvent indiquer la présence de troubles vasculaires ou de changements dans la circulation sanguine à proximité de l’oreille.

  • Acouphènes musicaux ou mélodiques:

Aussi connus sous le nom de syndrome des oreilles musicales, ces acouphènes impliquent la perception de musique ou de chants sans source externe réelle. Ce type d’acouphène est moins fréquent et peut être particulièrement perturbant pour le patient.

  • Acouphènes somatosensoriels:

Ce type d’acouphène est influencé par les mouvements du corps, notamment ceux de la mâchoire, du cou ou des yeux. Les patients peuvent observer que le ton ou l’intensité de l’acouphène change avec certains mouvements ou positions.

  • Acouphènes de haute fréquence:

Ils se manifestent par la perception de sons à des fréquences très élevées. Ces acouphènes peuvent être particulièrement difficiles à masquer ou à traiter en raison de leur nature aiguë.

  • Acouphènes de basse fréquence:

À l’inverse, ces acouphènes impliquent la perception de sons à des fréquences très basses, souvent comparables à un grondement ou un bourdonnement.

Il est important de noter que les acouphènes peuvent également être classifiés en fonction de leur cause sous-jacente, de leur durée et de leur impact sur la qualité de vie. Le diagnostic et la classification précis des acouphènes sont cruciaux pour élaborer un plan de traitement efficace, qui peut inclure des thérapies sonores, des interventions comportementales et cognitives, ou des médicaments dans certains cas. La prise en charge des acouphènes nécessite souvent une approche multidisciplinaire, impliquant des otorhinolaryngologistes, des audiologistes et des psychologues.

Les chiffres du cout des acouphènes en France

En France, l’acouphène affecte 16 millions d’individus, dont 4 à 7 millions de manière persistante et environ 4,9 millions présentent des symptômes allant de sévères à dévastateurs, selon une enquête réalisée par l’IFOP pour la Journée Nationale de l’Audition (JNA). Ces personnes sont privées de l’expérience du silence complet, confrontées à des bruits constants tels que des bourdonnements ou des sifflements qui perturbent significativement leur qualité de vie, rendant le silence lui-même oppressant.

Lors d’une conférence de presse tenue au Ministère de la Santé, l’Association JNA a présenté les résultats d’une étude menée avec le concours de France Acouphènes, intitulée « Le poids économique et social des acouphènes en France ». Les résultats révèlent que le coût annuel des acouphènes en France s’élève à 11,79 milliards d’euros, ce qui représente un coût moyen de 2 407,3 euros par cas pour les 4,9 millions de personnes souffrant de formes sévères à catastrophiques de la condition. Il est important de noter que ce calcul n’inclut pas les dépenses associées aux examens complémentaires liés à cette affection, lesquels ne sont pas couverts par la sécurité sociale.

Comprendre l’acouphène : Un symptôme, pas une maladie

L’acouphène n’est pas une maladie en soi mais un symptôme indiquant un changement au niveau du système auditif, un peu comme la fièvre peut indiquer une infection. Il se manifeste par un son perçu dans la tête ou dans une ou les deux oreilles, sans source sonore externe. Ce son peut être constant, intermittent ou occasionnel. Il affecte environ 10 à 15% de la population, avec une minorité (0,5%) vivant un impact sévère sur leur quotidien. La majorité des personnes atteintes (90%) souffrent également d’une perte auditive, mais 80% d’entre elles estiment que l’acouphène n’affecte pas significativement leur vie.

Les causes et facteurs de l’acouphène

L’acouphène peut être provoqué par divers facteurs, tels que l’exposition prolongée à des bruits forts, la condition des oreilles, le stress, des problèmes de tête et de cou, des problèmes cardiovasculaires, les habitudes de vie ou encore des allergies. Parmi ces causes, les problèmes liés à la condition de l’oreille sont les plus fréquents.

Impact de l’acouphène sur la vie quotidienne

Les conséquences de l’acouphène sur la qualité de vie peuvent être importantes, allant des difficultés de concentration aux troubles du sommeil, en passant par l’anxiété et la dépression. le questionnaire THI permet d’évaluer l’impact des acouphènes sur la qualité de vie.

L’appareil auditif est le meilleur traitement pour l’acouphène

Bien qu’il n’existe aucun traitement curatif pour l’acouphène, l’appareil auditif donne d’excellents résultats.

  • Acouphène associé à une perte auditive

L’amplification apportée sur les fréquences déficientes par une aide auditive va permettre d’enrichir le paysage sonore ce qui va provoquer un effet de masquage. L’acouphène sera probablement encore perceptible mais le cerveau va apprendre à ne plus y faire attention et va devenir de moins en moins gênant.

  • Acouphène sans perte auditive

L’amplification sur les fréquences conversationnelles avec un appareil auditif peut aider à mieux supporter les acouphènes. Dans un second temps votre audioprothésiste va régler un deuxième programme avec un bruit en bande étroite centré sur la fréquence de l’acouphène jusqu’à trouver le “point de mixage” c’est à dire le niveau équivalent à celui de l’acouphène. L’acouphène ne doit pas être totalement masqué afin que le cerveau apprenne à le traiter et à y faire moins attention. Pour cerner au mieux votre acouphène, votre audioprothésiste devra réaliser une audiométrie Haute Définition ou ou audiométrie HD. Après une période d’adaptation est des réglages spécifiques, le score du THI devrait significativement diminuer c’est à dire que les acouphènes seront perçus comme moins gênants.

En cas d’acouphène il faut impérativement consulter un médecin ORL.

Chez Audition Marc Boulet, tous nos audioprothésistes sont formés à la prise en charge des acouphènes.