L’étude des acouphènes dans l’Antiquité est une manière fascinante d’examiner comment la médecine et la compréhension humaine des troubles auditifs ont évolué au fil du temps. Les acouphènes, caractérisés par une perception auditive de bruits tels que des bourdonnements ou des sifflements en l’absence de stimuli sonores externes, ont été documentés depuis des millénaires.

Égypte ancienne

Le papyrus Ebers, qui date d’environ 1550 avant notre ère, est l’un des plus anciens textes médicaux connus. Bien que le papyrus ne mentionne pas explicitement les acouphènes dans l’antiquité, il aborde des traitements pour des “bourdonnements” et des maladies de l’oreille. On y trouve des remèdes à base de plantes et des incantations pour traiter divers maux (Nunn, J. F. “Ancient Egyptian Medicine.” University of Oklahoma Press, 2002).

Grèce antique

Le médecin grec Hippocrate (460-377 av. J.-C.) est souvent considéré comme le père de la médecine moderne. Il a été l’un des premiers à aborder les acouphènes dans l’antiquité au travers de ses écrits, attribuant ces bruits à des déséquilibres des “humours” du corps. Des traitements tels que des purges et des régimes alimentaires étaient alors préconisés (Kitsios, G. D., Zintzaras, E. “Hippocrates, cardiology, Confucius and the Yellow Emperor.” International Journal of Cardiology, 2007).

Rome antique

L’un des exemples les plus célèbres de l’époque romaine est celui de l’empereur romain Auguste, qui a souffert de ce qui a été décrit comme des acouphènes. Selon l’historien romain Suétone, Auguste aurait employé une variété de méthodes traiter ses acouphènes, y compris l’écoute de l’eau ruisselante (Suetonius, “The Lives of the Twelve Caesars”, vers 121 après J.-C.).

Celse, dans son œuvre “De Medicina,” a également décrit des techniques pour le traitement des acouphènes dans l’antiquité, y compris l’instillation d’huiles dans les oreilles (Feldmann, H. “Tinnitus: Historical aspects.” The Journal of Laryngology & Otology, 1992).

Moyen-Orient ancien

Les médecins persans et arabes, tels qu’Avicenne (Ibn Sina), ont également contribué à la littérature médicale sur les acouphènes. Avicenne dans “Le Canon de la Médecine” recommandait des traitements comme l’instillation d’huiles aromatiques et de suc d’oignon dans l’oreille pour soulager les symptômes (Shoja MM, Tubbs RS. “The disorder of the tympanum and ear in Avicenna’s Canon of Medicine.” The Journal of Laryngology & Otology, 2007).

Conclusion

Il est clair que les acouphènes ont été un problème médical observé à travers différentes civilisations de l’Antiquité. Les traitements variaient considérablement, allant de l’utilisation de substances naturelles à des interventions plus invasives et des incantations. Bien que beaucoup de ces anciennes méthodes aient été remplacées par des traitements modernes plus efficaces, l’étude des acouphènes dans l’Antiquité offre un aperçu précieux de l’évolution de la compréhension médicale de ce trouble complexe.

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