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La maladie d’Alzheimer en France, affecte environ 800 000 à 1 million de personnes avec plus de 225 000 nouveaux cas diagnostiqués annuellement. La prévalence augmente avec l’âge et affecte majoritairement les femmes. Avec le vieillissement de la population, le nombre de cas est prévu de doubler d’ici 2040. La maladie représente un coût économique et social considérable, estimé à plusieurs milliards d’euros annuellement. La France poursuit activement la recherche sur Alzheimer et des initiatives telles que France Alzheimer offrent soutien et ressources aux affectés et à leurs familles, soulignant l’importance cruciale de la lutte contre cette maladie.
Oui, il existe des preuves croissantes suggérant un lien entre la déficience auditive et la maladie d’Alzheimer. Les recherches indiquent que la perte auditive peut être un facteur de risque pour le développement de troubles cognitifs, y compris la démence et la maladie d’Alzheimer.
De nombreuses interrogations subsistent quant à l’existence d’une corrélation entre la déficience auditive et la maladie d’Alzheimer, cette dernière représentant la forme la plus prévalente de démence caractérisée par une dégénérescence des capacités cognitives. Des recherches approfondies ont été entreprises pour élucider les facteurs contributifs de cette affection neurodégénérative. Les données récentes suggèrent que la surdité pourrait jouer un rôle dans le déclin cognitif associé à cette maladie.
Une étude significative a révélé que les individus âgés souffrant de déficience auditive montrent une propension accrue à développer des troubles cognitifs, incluant la démence et la maladie d’Alzheimer, comparativement à ceux jouissant d’une audition normale. Cette recherche a impliqué près de 2 000 participants âgés de 75 à 84 ans, où il a été observé que ceux avec une perte auditive manifestent une détérioration cognitive de 30 à 40 % supérieure à celle des participants sans déficience auditive. Le niveau de déclin cognitif constaté était proportionnel à l’intensité de la perte auditive.
Pour expliquer cette association entre la déficience auditive et la maladie d’Alzheimer, plusieurs hypothèses ont été proposées :
L’isolement social, connu pour être un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer, est souvent exacerbé par la déficience auditive. La solitude peut induire une inflammation systémique et augmenter la susceptibilité au stress, des conditions favorisant le développement de pathologies liées à l’âge, telles que la démence. La perte auditive non traitée peut ainsi conduire à un retrait social progressif.
La surdité requiert un effort cognitif supplémentaire pour interpréter les sons difficiles à percevoir, ce qui peut épuiser les ressources énergétiques du cerveau. Cela entraîne une réduction des capacités cérébrales allouées à d’autres fonctions essentielles, comme la mémoire.
Il pourrait exister une connexion pathologique entre la déficience auditive et l’Alzheimer, potentiellement influencée par des facteurs génétiques ou environnementaux communs. Les découvertes de ces études soulignent l’importance de ne pas négliger la perte auditive, car elle pourrait influencer de manière significative le fonctionnement cognitif sur le long terme. Les recherches futures visent à démontrer que les interventions pour améliorer l’audition (appareillage auditif, implant cochléaire) pourraient potentiellement diminuer la prévalence de la dégénérescence cognitive liée à l’Alzheimer.
La solitude et l’isolement social peuvent augmenter les niveaux de stress et d’inflammation dans le corps, deux facteurs associés au développement de la maladie d’Alzheimer.
Les résultats actuels invitent à une prise de conscience sur l’importance du dépistage et du traitement adéquats des troubles auditifs, dans l’espoir de moduler le risque et la progression de la maladie d’Alzheimer. Ces connaissances ont ouvert la voie à des stratégies préventives potentielles qui pourraient bénéficier à la santé publique à long terme telles que l’appareillage auditif.
Les recherches récentes soulignent la corrélation entre les troubles auditifs et la maladie d’Alzheimer, principalement liés à l’avancée en âge. Le traitement de la déficience auditive par des appareils auditifs peut significativement ralentir la dégradation des fonctions sensorielles. Une étude néerlandaise a notamment mis en évidence l’importance de préserver les fonctions cognitives chez les patients de plus de 55 ans présentant une surdité supérieure à 30 dB HL sur les fréquences de la parole.
Il est à noter que la déficience auditive non traitée chez les patients présbyacousiques peut contribuer à l’atrophie anatomique observée dans les noyaux relais des voies auditives ascendantes, des caractéristiques fréquemment rencontrées chez les patients atteints d’Alzheimer.
Les troubles auditifs chez les personnes âgées peuvent accélérer le vieillissement du cerveau. L’utilisation précoce d’appareils auditifs améliore la réception des sons et stimule le système auditif central, améliorant ainsi la plasticité cérébrale et la perception des stimuli auditifs La maladie d’Alzheimer, souvent associée à une perte auditive, conduit à un isolement social et familial marqué chez les patients or le port de prothèses auditives enrichit la qualité de vie des personnes malentendantes et de leur entourage en réduisant l’isolement social. Les traitements médicamenteux existants, comme les anticholinestérasiques et les agents glutamatergiques, permettent de ralentir la dégradation cognitive aux premiers stades de la maladie.
Malgré les avantages évidents, seulement 10% des patients Alzheimer avec déficience auditive sont équipés d’appareils auditifs, contre 60% des personnes malentendantes du même âge et sexe non atteintes par cette maladie. La difficulté de réaliser un test auditif adéquat et le suivi nécessaire représentent des obstacles majeurs.
Des études longitudinales ont montré que les individus avec une perte auditive non traitée avaient un risque plus élevé de développer une démence, y compris la maladie d’Alzheimer, comparativement à ceux avec une audition normale ou traitée. Par exemple, une étude majeure publiée dans “The Lancet” en 2017 a identifié la perte auditive comme un des facteurs de risque modifiables pour la démence, suggérant que le traitement de la perte auditive pourrait réduire ce risque.
La mise en place du 100% Santé et la meilleure prise en charge des aides auditives vise à gagner quelques années de dépendance, ce qui a terme devrait représenter des économies significatives dans la prise en charge des malades.
En octobre 2015, Hélène Amieva de l’université de Bordeaux a publié un article visant à explorer les liens entre la surdité, l’utilisation des appareils auditifs, et le déclin cognitif chez les personnes âgées. L’étude, lancée en 1989-90, a suivi près de 3700 participants de 65 ans et plus, utilisant un questionnaire pour une auto-évaluation de leur déficience auditive.
Les résultats ont indiqué que les déficiences auditives non traitées augmentaient les risques de démence, de dépression et de dépendance, tandis que ces risques diminuaient chez les individus équipés d’appareils auditifs. Ainsi, bien que la surdité soit fortement associée à un accroissement du déclin cognitif chez les seniors, l’usage d’appareils auditifs semble en atténuer les effets.
La surdité est l’un des trois principaux problèmes de santé chronique chez les personnes âgées, touchant environ 30% des individus de plus de 65 ans et entre 70 à 90% de ceux de plus de 85 ans. Ces personnes éprouvent souvent des symptômes de dépression et souffrent d’isolement social. Malgré l’augmentation de la prévalence de la surdité avec l’âge, elle reste sous-diagnostiquée et sous-traitée, avec environ deux tiers des personnes âgées souffrant de surdité ne recevant pas d’appareillage auditif.
Des études antérieures avaient suggéré que les appareils auditifs pouvaient légèrement ralentir le déclin cognitif, mais ces résultats n’étaient pas statistiquement significatifs, possiblement en raison de la durée insuffisante du suivi ou de la taille limitée des échantillons. Toutefois, l’étude approfondie menée par Hélène Amieva sur 25 ans a réussi à produire des résultats significatifs grâce à son ampleur et à la durée prolongée du suivi d’une large cohorte.
Les recherches établissant un lien entre la perte auditive et la démence s’accumulent, avec des études marquantes telles que celle menée en 2011 par l’équipe de Frank Lin de l’Université Johns Hopkins. Cette étude démontrait que la perte de 25 dB d’acuité auditive équivaut à un vieillissement cognitif de sept ans. Plus récemment, une analyse publiée dans The Lancet en 2019 a positionné la perte d’audition comme le premier facteur de risque modifiable de la démence, estimant une réduction potentielle de 9% des cas de démence si toutes les pertes auditives étaient prévenues.
Récemment, de nouvelles recherches publiées dans eBioMedicine, une revue du groupe The Lancet, et menées par une équipe de l’université Fudan en Chine, ont précisé les connexions entre perte auditive, déclin cognitif, atrophie cérébrale, et pathologie tau, un marqueur de maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer. Les analyses menées sur trois cohortes différentes – chinoise, britannique et internationale, incluant environ 168 000 participants – confirment que la perte auditive est liée à l’atrophie cérébrale et à l’augmentation des niveaux de protéine tau.
Les chercheurs suggèrent que plus l’atrophie cérébrale ou la pathologie est avancée, plus le lien entre déficience auditive et démence est fort. Cependant, les mécanismes sous-jacents restent à clarifier, nécessitant des recherches futures, notamment sur des modèles animaux. Les auteurs avancent l’hypothèse que la réduction de la stimulation sensorielle due à la déficience auditive pourrait entraîner une augmentation de l’activité neuronale, favorisant le dépôt de protéines tau.
Timothy Griffiths et ses collègues de l’Institut des Biosciences de Newcastle, en Angleterre, avaient déjà envisagé divers scénarios pour expliquer ce lien, notamment un scénario impliquant l’activation des processus de cognition auditive dans le lobe temporal pour compenser la perte auditive périphérique, ce qui pourrait accentuer les mécanismes pathologiques précoces de la maladie d’Alzheimer dans ces zones cérébrales. Bien que les travaux récents de l’équipe chinoise ne confirment pas directement cette interaction spécifique, ils renforcent néanmoins la plausibilité de cette hypothèse.