Thomas Dutronc devient parrain de l’IHU reConnect

Parrain de l’IHU reConnect, le musicien et chanteur Thomas Dutronc salue cette initiative : « C’est un honneur d’être le parrain de reConnect, un projet qui réunit tous les professionnels de la santé auditive pour améliorer la prise en charge de ces troubles. La musique est un puissant vecteur de connexion humaine, et chaque voix mérite d’être entendue. Avec reConnect, nous avons l’opportunité d’unir nos efforts pour améliorer la qualité de vie des patients. »

Qu’est ce que l’IHU reConnect dont Thomas Dutronc devient le parrain?

Offrir les thérapies les plus innovantes aux personnes sourdes et malentendantes, mais aussi à celles souffrant d’acouphènes, de troubles de la parole et du langage comme le bégaiement, l’autisme ou encore la dyslexie, tel est l’objectif du nouvel Institut hospitalo-universitaire (IHU) reConnect. Cet IHU ambitionne de s’appuyer sur les dernières avancées scientifiques dans les domaines de la génétique et des neurosciences pour proposer des solutions innovantes aux troubles de l’audition et de la parole. Environ 300 chercheurs et cliniciens, en collaboration avec des partenaires industriels et des associations de patients, vont travailler ensemble pour développer des outils de diagnostic et des traitements de pointe afin de soigner ces troubles souvent invisibles et handicapants.

L’IHU reConnect et ses partenaires

Porté par l’Institut de l’Audition, centre de l’Institut Pasteur, par l’AP-HP, l’Inserm, l’université Paris Cité et la Fondation Pour l’Audition, l’IHU reConnect souhaite passer d’une médecine compensatoire à une médecine réparatrice. L’Institut de l’Audition, créé en 2020, affichait déjà la volonté de mettre le fruit de ses recherches fondamentales au service de la recherche clinique et de l’innovation médicale. Cette ambition a pris une nouvelle dimension en avril 2024 avec la création de l’IHU reConnect, doté de 40 millions d’euros par l’État et soutenu par plusieurs institutions scientifiques de premier plan.

Les implants cochléaires ont été une révolution pour les personnes atteintes de surdité, mais de nouvelles approches plus ambitieuses sont en cours de développement. Parmi elles, la thérapie génique, dont un premier essai clinique visant à soigner la surdité de l’enfant est déjà en cours, et les thérapies neuromodulatoires pour les troubles de la parole. À moyen terme, une nouvelle génération d’implants électriques et optogénétiques capables de stimuler les neurones du cortex auditif grâce à la lumière est à l’étude. Ces dispositifs sont actuellement testés sur des modèles animaux, avec des perspectives prometteuses pour une application clinique future.

L’IHU reConnect dont Thomas Dutronc devient le parrain regroupe environ 300 spécialistes, dont des médecins ORL, neurologues, neurochirurgiens et gériatres, ainsi que des audioprothésistes et orthophonistes. Ces experts sont répartis entre plusieurs centres de recherche de renom, notamment l’Institut de l’Audition, le Centre de recherche et d’innovation en audiologie humaine (CeRIAH) à l’Institut Pasteur, ainsi que les centres de recherche en audiologie des hôpitaux Necker-Enfants malades AP-HP et Pitié-Salpêtrière AP-HP. Le renforcement des liens entre cliniciens, chercheurs, industriels et associations de patients est au cœur du projet, garantissant une approche plus intégrée et centrée sur les besoins des patients.

Le professeur Yann Nguyen est le directeur clinique de l’IHU reConnect

Le Pr Yann Nguyen, directeur clinique de l’IHU reConnect et chirurgien ORL à l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP, souligne l’importance de cette collaboration : « Grâce au lien renforcé avec les cliniciens, mais aussi avec les industriels et les associations de patients, nous mettons le patient au centre des recherches. Les avancées réalisées, qu’il s’agisse de thérapie génique, de chirurgie robotisée ou de nouveaux dispositifs auditifs, seront directement bénéfiques aux patients. »

Parmi les projets en cours, des études sur l’impact des sons compressés sur l’audition et sur la réhabilitation de la dyslexie par le rythme sont déjà engagées. Des cohortes de patients atteints de presbyacousie et d’acouphènes – des troubles qui concernent environ 10 % de la population française – sont constituées afin d’identifier des biomarqueurs et gènes prédisposant à ces pathologies, une étape indispensable pour développer de nouvelles solutions thérapeutiques.

Sept axes de recherche prioritaires ont été définis, couvrant un large spectre de pathologies allant de la surdité aux maladies neurodégénératives. « L’IHU reConnect dont Thomas Dutronc devient le parrain adopte une approche transversale qui parcourt tous les âges, toutes les disciplines et toutes les maladies, des plus rares aux plus communes. Cette approche innovante permet de dépasser les clivages entre spécialités médicales et de réfléchir ensemble », explique le Pr Claire Paquet, directrice scientifique de l’IHU reConnect.

Un acteur clé de la formation

L’IHU prévoit également des actions de formation et de sensibilisation à l’échelle nationale. « Nous voulons mieux informer les cliniciens sur les nouveaux traitements disponibles, sensibiliser le grand public aux troubles auditifs et renforcer la prévention. Nous envisageons même de mettre en place une médecine d’urgence de l’audition pour traiter rapidement les surdités brusques, notamment après des expositions sonores intenses », ajoute Anne-Lise Giraud, directrice de l’IHU reConnect.

Avec une prévalence croissante des troubles auditifs, la question de l’audition devient un enjeu de santé publique majeur. L’OMS estime que d’ici 2050, une personne sur quatre pourrait souffrir d’un trouble auditif. En mettant ces questions au centre du débat public, l’IHU reConnect dont Thomas Dutronc devient le parrain ambitionne d’apporter des solutions durables et innovantes à un enjeu de santé grandissant.

Qu’est ce qu’un IHU?

Un IHU (Institut Hospitalo-Universitaire) est une structure de recherche, de soins et d’innovation médicale qui regroupe des équipes hospitalières, universitaires et de recherche autour d’un domaine médical spécifique. Ces instituts ont été créés en France à partir de 2010 dans le cadre du programme « Investissements d’avenir » pour renforcer l’excellence de la recherche biomédicale et accélérer le transfert des découvertes vers les soins aux patients.

Caractéristiques principales d’un IHU :

1. Triple mission :
   • Recherche : Conduire des travaux scientifiques de haut niveau, souvent en lien avec des problématiques médicales complexes et innovantes.
   • Soins : Offrir des traitements de pointe et expérimenter des innovations thérapeutiques directement sur le terrain clinique.
   • Enseignement et formation : Former les professionnels de santé et les chercheurs aux technologies et aux pratiques les plus avancées.
2. Organisation et financement :
   • Les IHU sont souvent portés par des hôpitaux universitaires (CHU), en collaboration avec des universités, des grandes écoles, des organismes de recherche (INSERM, CNRS, etc.), et des partenaires industriels.
   • Ils bénéficient d’un financement public et privé, avec des dotations importantes du programme d’Investissements d’avenir.
   • Ils sont dirigés par des experts scientifiques et médicaux, souvent reconnus à l’échelle internationale.
3. Domaines de spécialisation :
   Chaque IHU se concentre sur une thématique spécifique liée à une pathologie ou à une technologie médicale de pointe. Par exemple :
   • IHU Méditerranée Infection : spécialisé dans les maladies infectieuses et la microbiologie.
   • IHU Imagine : centré sur les maladies génétiques et la médecine génomique.
   • IHU Strasbourg (IHU MIX-Surg) : spécialisé en chirurgie mini-invasive et robotique.
   • IHU Liryc : focalisé sur les maladies du rythme cardiaque.
4. Innovation et impact :
   • Développement de nouvelles thérapies, dispositifs médicaux et techniques diagnostiques.
   • Accélération du passage des découvertes de laboratoire aux applications cliniques.
   • Participation aux essais cliniques et à la validation de nouveaux traitements.
   • Collaboration avec des entreprises pour favoriser le transfert technologique.

Pourquoi les IHU sont-ils stratégiques ?

Les IHU permettent de renforcer la compétitivité de la France en matière de recherche médicale et de soins de haute technologie. En combinant recherche fondamentale, application clinique et innovation industrielle, ils favorisent des avancées majeures en santé et améliorent la prise en charge des patients. En résumé, un IHU est un pôle d’excellence qui réunit chercheurs, médecins et industriels pour transformer les découvertes médicales en traitements concrets et améliorer la santé publique.