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L’étude intitulée “Microplastic polyethylene induced inner ear dysfunction in murine model” explore l’impact des microplastiques de polyéthylène (PE) sur la fonction de l’oreille interne, en se basant sur des expérimentations réalisées sur un modèle murin. Les microplastiques, définis comme des particules de plastique de moins de 5 mm de diamètre, sont omniprésents dans l’environnement, contaminant l’eau potable, les aliments et même l’air. Ces contaminants émergents suscitent des inquiétudes quant à leurs effets potentiels sur la santé humaine, notamment en raison de leur capacité à pénétrer dans des tissus corporels sensibles.
Dans cette étude, des souris C57BL/6 J ont été exposées à une administration orale quotidienne de microplastiques de PE à raison de 10 μg pendant quatre mois. L’objectif était de déterminer si ces particules pouvaient s’accumuler dans l’oreille interne et causer des dysfonctionnements auditifs et vestibulaires. Les résultats ont révélé une accumulation significative de PE dans les régions cochléaire et vestibulaire des oreilles des souris. Les particules de PE observées mesuraient environ 3,00 ± 0.38 µm, ce qui souligne leur potentiel à s’infiltrer dans les structures fines de l’oreille interne.
L’exposition au PE a conduit à une augmentation notable des seuils auditifs, indiquant une perte auditive. De plus, les souris exposées ont montré des déficits dans les tests comportementaux évaluant la stabilité et la coordination, suggérant des troubles de l’équilibre. Ces observations ont été corroborées par une analyse transcriptomique, qui a révélé une surexpression des gènes PER1, NR4A3, et CEBPB, connus pour être impliqués dans les réponses inflammatoires et apoptotiques. Par ailleurs, une diminution du métabolisme du glucose a été détectée dans certaines régions du cortex auditif, renforçant l’hypothèse d’un dysfonctionnement neuronal associé à l’exposition aux microplastiques.
En conclusion, cette étude démontre que les microplastiques de polyéthylène peuvent non seulement s’accumuler dans l’oreille interne, mais aussi causer des pertes auditives et des troubles de l’équilibre chez les souris. Ces résultats soulignent l’urgence d’évaluer les risques pour la santé humaine liés à la pollution par les microplastiques, en particulier en ce qui concerne leur impact potentiel sur les fonctions sensorielles et neurologiques. La consommation d’eau minérale conditionnée en bouteille plastique pourrait donc avoir un impact sur l’audition.
Ces résultats sont le fruit d’une étude publiée dans le Journal of Hazardous Materials Advances et menée, sous la direction de Javeria Zaheer, par des chercheurs de l’université de science et technologie de Séoul, de l’université gouvernementale métropolitaine nationale, de l’école d’ingénieur de l’université Chung-An et de l’institut coréen de radiologie et sciences médicales.