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Le bruxisme est un trouble parafonctionnel caractérisé par le grincement ou le serrement des dents. Il peut survenir aussi bien durant la nuit (bruxisme nocturne) que pendant la journée (bruxisme diurne). Cette pathologie peut avoir des conséquences délétères sur les structures dentaires, les muscles masticateurs et les articulations temporo-mandibulaires (ATM). Son étiologie est multifactorielle, impliquant des facteurs neurologiques, psychologiques et physiopathologiques.
Le bruxisme implique plusieurs structures anatomiques essentielles à la mastication. Il concerne principalement les muscles masséters, temporaux et ptérygoïdiens médiaux et latéraux. Ces muscles sont responsables de la fermeture et du déplacement latéral de la mandibule. L’ATM joue un rôle central dans la transmission des forces masticatoires et peut être directement affectée par les contraintes excessives imposées par le bruxisme.
Le système nerveux central est impliqué dans la genèse du bruxisme, en particulier le tronc cérébral et les ganglions de la base, qui contrôlent les mouvements involontaires. Les neurotransmetteurs comme la dopamine jouent un rôle clé, et certaines anomalies dans leur régulation peuvent favoriser l’apparition du bruxisme. L’hyperactivation du système sympathique est également incriminée, notamment en réponse au stress.
Les articulations temporo-mandibulaires (ATM) sont des structures essentielles à la mobilité et à la fonction de la mâchoire. Elles relient la mandibule à l’os temporal du crâne et permettent des mouvements variés nécessaires à la mastication, à la phonation et à la déglutition.
Chaque ATM est une articulation synoviale complexe composée de plusieurs éléments :
L’ATM permet trois types de mouvements :
L’équilibre entre les muscles, les ligaments et le disque articulaire est essentiel pour le bon fonctionnement de l’ATM. Une altération de cet équilibre, comme dans le cas du bruxisme, peut entraîner des douleurs, des claquements ou un dysfonctionnement articulaire.
Les patients atteints de bruxisme présentent souvent une usure anormale des surfaces dentaires, conduisant à des facettes d’usure et une hypersensibilité dentaire. Dans les cas sévères, cela peut entraîner des fractures dentaires et des pertes prématurées de l’émail.
Les muscles masticateurs peuvent être hypertrophiés et douloureux, entraînant une fatigue musculaire matinale. Des douleurs référées à la région cervicale et temporale sont fréquentes, ainsi qu’une limitation de l’ouverture buccale. L’ATM peut être le siège de douleurs articulaires, de claquements et de blocages occasionnels.
Le bruxisme nocturne est souvent associé à des troubles du sommeil, tels que les micro-éveils, une diminution de la qualité du repos nocturne et une somnolence diurne. Des céphalées tensionnelles sont également rapportées, particulièrement au réveil.
Le diagnostic repose sur un interrogatoire clinique et un examen bucco-dentaire approfondi. L’identification des signes d’usure dentaire et des tensions musculaires est essentielle. L’enregistrement polysomnographique est l’examen de référence pour le bruxisme nocturne, bien que des dispositifs de type électromyographie ambulatoire puissent être utilisés en pratique clinique.
Les gouttières occlusales sont fréquemment prescrites pour protéger les structures dentaires et réduire la surcharge musculaire. Elles permettent de redistribuer les forces et de limiter l’usure dentaire. Toutefois, elles ne traitent pas l’étiologie sous-jacente du bruxisme.
La kinésithérapie, les massages des muscles masticateurs et les exercices de relaxation musculaire sont recommandés pour réduire les tensions. Des techniques de biofeedback peuvent être utilisées pour apprendre au patient à contrôler ses habitudes de serrage.
Les myorelaxants peuvent être indiqués dans certains cas pour limiter l’hyperactivité musculaire. Les benzodiazépines et certains antidépresseurs sont parfois prescrits en cas de bruxisme lié au stress ou aux troubles anxieux. L’injection de toxine botulique dans les muscles masséters a démontré une efficacité pour réduire l’hypertrophie musculaire et limiter les douleurs associées.
Le stress étant un facteur déclenchant majeur, des approches psychothérapeutiques comme la thérapie cognitivo-comportementale sont souvent bénéfiques. Les techniques de relaxation, la sophrologie, la méditation, l’auriculothérapie, et la gestion du stress permettent de réduire la fréquence et l’intensité des épisodes de bruxisme.
Ce dispositif est principalement porté la nuit, bien qu’il puisse être utilisé en journée dans certains cas spécifiques.
Le port de gouttières occlusales pour le bruxisme peut entraîner plusieurs effets secondaires, en particulier si elles sont mal ajustées ou de qualité inférieure. Parmi les risques figurent l’inconfort et l’irritation, qui peuvent persister si la gouttière ne s’adapte pas correctement, provoquant des douleurs à la mâchoire et des difficultés respiratoires. Un mauvais ajustement peut aussi entraîner un déplacement des dents, modifiant l’occlusion et aggravant les douleurs articulaires. De plus, un désalignement de la mâchoire peut survenir, accentuant le bruxisme et favorisant les troubles de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM). Les gouttières de mauvaise qualité, notamment celles en vente libre, augmentent également le risque d’étouffement et de réactions allergiques en raison des matériaux utilisés. Pour minimiser ces risques, il est essentiel d’opter pour une gouttière sur mesure et de consulter un dentiste en cas d’inconfort persistant.
Le bruxisme ne se limite pas aux adultes et concerne également les enfants, avec une prévalence estimée entre 15 et 33 %. Le grincement des dents apparaît généralement lors de deux périodes distinctes : l’éruption des dents de lait et celle des dents définitives. Ces épisodes sont souvent transitoires et tendent à diminuer avec le temps.
Le bruxisme chez l’enfant survient principalement durant le sommeil et son étiologie reste mal comprise. Plusieurs facteurs peuvent être impliqués, notamment un mauvais alignement dentaire, des contacts irréguliers entre les dents supérieures et inférieures, ainsi que certaines conditions médicales (carences nutritionnelles, infections parasitaires, allergies, troubles endocriniens). Des facteurs psychologiques tels que le stress et l’anxiété jouent également un rôle important.
Bien que le bruxisme infantile soit souvent bénin, il peut provoquer des douleurs à la mâchoire, des maux de tête, une usure prématurée des dents et des troubles de l’articulation temporo-mandibulaire. Il est recommandé de consulter un dentiste si l’enfant présente des douleurs, une hypersensibilité dentaire ou des signes d’usure dentaire.
Pour aider un enfant à réduire le bruxisme, il est conseillé de minimiser son stress, particulièrement avant le coucher, d’encourager des exercices de relaxation musculaire et de veiller à une bonne hydratation. Une surveillance régulière par un dentiste est recommandée, bien qu’aucune intervention spécifique ne soit généralement nécessaire chez les jeunes enfants. Cependant, dans les cas persistants, un traitement peut être envisagé.