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Les appareils auditifs sont conçus pour améliorer la qualité de vie en toutes circonstances. Mais qu’en est-il lors de la pratique du vélo, un sport d’endurance en extérieur, souvent soumis aux contraintes du vent, de la transpiration, et du port obligatoire du casque ? Bonne nouvelle : il est tout à fait possible – et même conseillé – d’utiliser ses appareils auditifs à vélo, à condition de respecter quelques règles simples. Dans cet article, nous répondons aux questions les plus fréquentes des cyclistes malentendants, pour rouler en toute sécurité… et avec les deux oreilles à l’écoute.
La première question à se poser est celle de l’utilité : a-t-on vraiment besoin de ses appareils auditifs pour faire du vélo ? La réponse est clairement oui, notamment si l’on évolue dans un environnement sonore complexe : routes partagées avec des véhicules motorisés, chemins fréquentés, sorties de groupe. Entendre correctement permet de percevoir des signaux essentiels comme les klaxons, les voix, les bruits de freinage ou de moteurs approchants. Cela permet aussi de communiquer avec d’autres cyclistes, ce qui est crucial dans les pelotons ou lors des sorties en duo. En somme, porter ses appareils améliore la sécurité, la réactivité, et même le plaisir de la sortie.
Malgré leurs avantages, les appareils auditifs peuvent présenter quelques inconvénients spécifiques en cyclisme, surtout sans précaution adaptée. Le principal ennemi est le vent, dont le souffle est amplifié par les microphones des contours d’oreille. Ce bruit parasite peut masquer les sons utiles et devenir très désagréable. Un autre problème fréquent est l’inconfort lié au casque, qui peut exercer une pression sur les oreilles et gêner la bonne tenue de l’appareil. Il existe aussi un risque de perte de l’appareil, notamment lors d’une descente rapide ou en cas de chute. Enfin, la transpiration et l’humidité ambiante peuvent compromettre le bon fonctionnement des dispositifs, surtout en été ou par temps pluvieux. LA sécurité sociale et les mutuelles n’acceptent qu’un remboursement par oreille tous les quatre ans.
Tous les appareils auditifs ne se valent pas pour une activité comme le vélo. Il est préférable d’utiliser des appareils récents disposant de réduction du bruit du vent, une technologie intégrée dans les modèles haut de gamme de marques comme Oticon (Wind Noise Management), Phonak (WindBlock), ou Signia (eWindScreen). Les modèles à écouteur déporté (RIC) sont souvent plus discrets et mieux tolérés sous un casque que les contours classiques volumineux. Enfin, certains audioprothésistes peuvent programmer un profil audio spécifique pour les sports extérieurs, afin de limiter les bruits gênants tout en conservant la perception des signaux utiles.
Le port du casque est obligatoire pour la sécurité, mais peut en effet interagir avec les contours d’oreille. La cohabitation dépend surtout de la forme du casque et de la morphologie de l’oreille. Certains modèles de casques sont dotés de systèmes d’ajustement précis, de rembourrages réglables ou de zones creuses au niveau des oreilles, ce qui les rend plus compatibles avec les appareils. Il est vivement conseillé d’essayer son casque avec ses appareils en place avant tout achat. Il faut aussi veiller à bien positionner la sangle de jugulaire pour qu’elle ne frotte pas contre le micro ou ne déloge l’appareil en cours de sortie.
Le bruit du vent est la principale gêne auditive à vélo, car il est capté et amplifié par les microphones externes. Pour y remédier, la solution la plus simple et efficace est d’utiliser un bandeau fin qui recouvre les oreilles, de type coupe-vent ou « headband » utilisé en trail ou en course à pied. Ces bandeaux en tissu technique limitent l’effet du vent sans bloquer les sons utiles, tout en maintenant l’appareil en place. En hiver, un bonnet fin et respirant peut aussi faire l’affaire, à condition de pouvoir se glisser sous le casque. Il existe également des petites housses en mousse à placer sur les microphones, bien qu’elles soient moins esthétiques.
Le risque de perdre un appareil auditif est faible si celui-ci est bien ajusté et bien inséré dans l’oreille. Mais pour une sécurité maximale, il existe plusieurs solutions préventives :
La transpiration est l’un des ennemis majeurs des appareils auditifs en sport, car elle peut s’infiltrer dans les composants électroniques. Pour se prémunir de l’humidité :
Oui, à condition que vos appareils soient compatibles Bluetooth. Vous pouvez alors les coupler à votre smartphone, qui relaiera les indications de navigation (Google Maps, Komoot, etc.) directement dans vos oreilles. Certains cyclistes utilisent même un système d’intercom entre casque ou via une montre connectée, ce qui permet une communication fluide en groupe, sans crier. Attention cependant à ne pas être distrait par des messages vocaux en permanence : la priorité reste la sécurité et la vigilance auditive.
Absolument. Avec un peu de préparation et les bons accessoires, faire du vélo avec des appareils auditifs est non seulement possible mais fortement recommandé, surtout si vous évoluez dans un environnement sonore actif. Vous bénéficierez d’une meilleure perception des dangers, d’une communication facilitée, et d’un confort accru, tant physique que mental.
N’oubliez pas que votre audioprothésiste peut vous accompagner dans cette démarche, en ajustant votre appareil et en vous conseillant les bons réglages ou équipements. À vélo comme ailleurs, mieux entendre, c’est mieux vivre.