Le fabricant autrichien MED-EL a récemment annoncé les résultats prometteurs de la phase 1 d’un essai clinique concernant un implant cochléaire totalement implantable. Cette avancée représente une étape cruciale dans la prise en charge des patients atteints de surdité profonde. Si les résultats de la phase 2 confirment ces premières observations, la commercialisation pourrait intervenir d’ici deux ans, bouleversant ainsi la pratique clinique des ORL et des audioprothésistes.

Une avancée technologique attendue par la communauté médicale

L’implant cochléaire a considérablement évolué depuis son invention, permettant à des milliers de patients de retrouver une audition fonctionnelle. Toutefois, les implants classiques nécessitent toujours un processeur externe fixé à l’oreille, ce qui peut engendrer des désagréments esthétiques et pratiques, ainsi que des réactions de stigmatisation sociale, notamment chez les jeunes adultes et les adolescents.

Le développement d’un implant entièrement implantable est donc une avancée déterminante. Le TICI (Totally Implantable Cochlear Implant) de MED-EL intègre toutes les composantes sous la peau, éliminant la nécessité d’un processeur visible. Pour les praticiens ORL et les audioprothésistes, cette innovation est prometteuse, car elle pourrait considérablement améliorer l’acceptation sociale du dispositif et la qualité de vie des patients.

L’implant cochléaire totalement implantable, baptisé MI2000 par le fabricant autrichien MED-EL, représente une avancée technologique d’envergure dans le domaine de la réhabilitation auditive. Après des décennies de recherche et de développement, cette prouesse technologique devient réalité, marquant un tournant décisif dans la prise en charge des personnes atteintes de surdité profonde.

Michel Beliaeff, président de MED-EL France, a exprimé son enthousiasme en ces termes : « Depuis mes débuts dans ce domaine, il y a 30 ans, nous rêvions de rendre possible un implant totalement implantable. Aujourd’hui, ce rêve devient réalité. » Cette déclaration fait suite à la première mise en place d’un implant cochléaire totalement implantable chez l’humain, réalisée le 24 septembre dernier par le Pr Philippe Lefebvre, du CHU de Liège (Belgique). Cette intervention, menée dans le cadre d’une étude de faisabilité, constitue une première en Europe, soulignée avec fierté par MED-EL.

Des performances audiométriques conformes aux attentes cliniques

L’une des principales préoccupations dans la conception d’un implant totalement implantable est de garantir une qualité sonore équivalente aux implants traditionnels tout en maintenant une autonomie suffisante. Selon les résultats de la phase 1, le TICI a démontré des performances audiométriques similaires aux dispositifs existants, sans compromis sur la clarté et la restitution sonore.

Les tests auditifs réalisés sur les six patients participants ont montré que l’implant capte et transmet les sons de manière fiable, même dans des environnements bruyants. Le microphone intégré, logé sous la peau, capte les sons sans perte significative de qualité, ce qui est un défi technologique notable.

Les patients rapportent également un confort amélioré par rapport aux implants classiques. En effet, l’absence de composant externe réduit les irritations cutanées et les risques de décollement ou de chute de l’appareil, problèmes courants avec les implants classiques lors d’activités physiques ou de pratiques sportives.

Le Pr Philippe Lefebvre a rapporté des résultats très prometteurs après l’implantation : « Nous avons testé l’implant après la chirurgie et sommes très enthousiastes car tout fonctionne comme prévu. La technologie de l’implant cochléaire moderne a évolué à un rythme impressionnant, offrant des résultats auditifs exceptionnels. Le TICI est une étape majeure dans le domaine de l’implantologie cochléaire. C’était un souhait depuis le commencement de pouvoir intégrer tous les composants dans un seul dispositif interne. »

Ce nouvel implant répond à une demande croissante de la part des patients et des professionnels de santé : un dispositif discret, performant et fiable, qui intègre toutes les composantes sous la peau sans nécessiter de processeur externe visible. L’implant MI2000 est ainsi conçu pour fonctionner jour et nuit sans interruption, ce qui réduit les contraintes du retrait nocturne, souvent source d’angoisse en cas d’alarme ou de bruit inattendu.

Une autonomie énergétique optimisée

L’un des défis majeurs pour un implant totalement implantable est la gestion de l’énergie. Le TICI est équipé d’une batterie interne rechargeable par induction, nécessitant environ une heure de charge par jour pour une autonomie de plusieurs jours. Cette recharge se fait à travers la peau via un dispositif de charge sans fil, limitant les contraintes pour le patient.

Ce système de recharge a fait l’objet de plusieurs tests en conditions réelles afin de garantir sa fiabilité et sa sécurité. Aucun cas de surchauffe ou d’inflammation locale n’a été rapporté. De plus, le confort de port a été largement plébiscité par les patients, qui ont souligné l’absence de gêne ou de sensation de pression au niveau du site d’implantation.

Sécurité et biocompatibilité : des impératifs cliniques respectés

Le développement de ce type d’implant nécessite une évaluation minutieuse de la biocompatibilité des matériaux et de la tolérance à long terme. MED-EL a travaillé en étroite collaboration avec des experts en bio-ingénierie pour garantir que l’implant soit non seulement efficace mais aussi sûr pour une implantation durable.

Les essais de phase 1 ont également évalué le risque d’infection et de rejet, qui sont des préoccupations majeures dans la chirurgie implantaire. Les résultats sont rassurants : aucune complication post-opératoire grave n’a été signalée, et les patients n’ont rapporté aucun inconfort ou réaction inflammatoire notable.

Le suivi clinique a permis d’observer une bonne cicatrisation des sites d’implantation, et la couche cutanée recouvrant le dispositif est demeurée intacte et saine tout au long des périodes d’évaluation. La réussite de cette phase constitue un jalon essentiel pour obtenir l’agrément des autorités sanitaires en Europe et potentiellement dans d’autres régions du monde.

Les implications pour la pratique des ORL et des audioprothésistes

Pour les utilisateurs, l’avantage principal est de nature esthétique et sociale : l’absence de tout élément externe permet de vivre sans stigmatisation liée au handicap auditif. Les processeurs actuels, bien que de plus en plus compacts et résistants, restent vulnérables à l’eau, à la poussière et aux risques de perte ou de détérioration. La solution entièrement implantable lève ces obstacles, offrant ainsi un confort et une liberté inégalés.

Selon Thierry Pawelczyk, directeur clinique CI chez Cochlear France : « Le tout implantable est une demande forte des utilisateurs. Néanmoins, je ne pense pas qu’il remplacera l’implant cochléaire classique ; il y a de la place pour les deux. » Cette affirmation souligne la complémentarité des solutions actuelles et futures, répondant aux besoins diversifiés des patients.

Pour les praticiens, l’implant totalement implantable pourrait changer la manière dont la prise en charge de la surdité profonde est envisagée. La réduction des consultations pour entretien du processeur externe, les problèmes de compatibilité avec des accessoires ou des appareils auditifs et les réclamations pour des dysfonctionnements mécaniques pourraient être considérablement réduits.

De plus, l’acceptation sociale du dispositif pourrait faciliter le processus de rééducation auditive et améliorer la motivation des patients à participer aux séances d’entraînement auditif post-implantation. Pour les audioprothésistes, l’intégration de ce dispositif dans la pratique courante nécessitera cependant de nouvelles compétences en matière de programmation et de suivi de l’implant interne, mais également une adaptation aux protocoles de maintenance spécifiques liés aux systèmes rechargeables.

Perspectives d’évolution et concurrence

La technologie du TICI n’est pas la seule en développement. D’autres fabricants, notamment des entreprises basées en Australie et aux États-Unis, sont également engagés dans la conception d’implants cochléaires totalement implantables. Toutefois, MED-EL espère prendre une longueur d’avance grâce à son expertise dans le domaine des dispositifs auditifs et à ses collaborations avec des équipes cliniques renommées.

Les professionnels de santé spécialisés dans l’audition peuvent donc s’attendre à voir émerger dans les prochaines années des dispositifs toujours plus performants, alliant qualité sonore, confort et discrétion. Rester informé des avancées technologiques et se former aux nouvelles pratiques seront des défis majeurs pour les ORL et les audioprothésistes.

Le développement de l’implant totalement implantable a nécessité de relever des défis complexes, notamment en matière de gestion énergétique. Les batteries implantables doivent supporter de nombreux cycles de charge et de décharge sans compromettre la sécurité ou l’efficacité du dispositif. Pour contourner la contrainte de remplacement prématuré, certains fabricants, comme Otologics avec l’implant Carina, ont opté pour des batteries à longue durée de vie. D’autres, comme Envoy Medical avec son dispositif Acclaim, envisagent l’utilisation d’accessoires rechargeables pour une utilisation pratique au quotidien.

En parallèle, les équipes de recherche travaillent sur des solutions novatrices pour rendre les implants encore plus autonomes. Des projets expérimentaux exploitent la thermoélectricité, la piézoélectricité ou encore l’énergie métabolique humaine, notamment via le glucose, pour alimenter le système en continu.

Un tournant majeur dans l’implantologie cochléaire : l’implant totalement implantable MI2000

L’implant cochléaire totalement implantable, baptisé MI2000 par le fabricant autrichien MED-EL, représente une avancée technologique d’envergure dans le domaine de la réhabilitation auditive. Après des décennies de recherche et de développement, cette prouesse technologique devient réalité, marquant un tournant décisif dans la prise en charge des personnes atteintes de surdité profonde.

Michel Beliaeff, président de MED-EL France, a exprimé son enthousiasme en ces termes : « Depuis mes débuts dans ce domaine, il y a 30 ans, nous rêvions de rendre possible un implant totalement implantable. Aujourd’hui, ce rêve devient réalité. » Cette déclaration fait suite à la première mise en place d’un implant cochléaire totalement implantable chez l’humain, réalisée le 24 septembre dernier par le Pr Philippe Lefebvre, du CHU de Liège (Belgique). Cette intervention, menée dans le cadre d’une étude de faisabilité, constitue une première en Europe, soulignée avec fierté par MED-EL.

Une course technologique mondiale

Plusieurs fabricants sont engagés dans cette course au tout implantable. Outre MED-EL, d’autres acteurs tels que Cochlear et Envoy Medical investissent massivement dans des technologies similaires. En 2018, Cochlear a lancé une étude clinique pour son prototype Tiki, tandis que Envoy Medical a reçu la désignation de dispositif révolutionnaire (breakthrough device) de la FDA pour son modèle Acclaim.

Pour les professionnels ORL et les audioprothésistes, ces évolutions impliquent de nouvelles compétences et des ajustements dans les pratiques de suivi et d’entretien. Les dispositifs entièrement implantables promettent de transformer les consultations et les protocoles de prise en charge, en réduisant notamment la maintenance externe et en améliorant l’acceptation sociale.

Vers une nouvelle ère de l’implantologie cochléaire

Le MI2000 ouvre la voie à une nouvelle génération d’implants, conçus pour être non seulement performants mais aussi discrets et autonomes. Si la phase 2 des essais cliniques confirme les résultats prometteurs, l’implant totalement implantable deviendra une réalité clinique, répondant aux attentes des patients et des professionnels de santé en matière de confort, de performance et de durabilité.

11 commentaires
  • Ferreira dos Reis José dit à 11:24, le 8 avril 2025

    Bonjour, je suis déjà implanté en bilatérale, aurais-je droit à l’implant totalement implantable ou pas? Bonne journée
    M Ferreira José implanté à Tours en 2010 et 2013

    • Marc BOULET dit à 1:22, le 13 juin 2025

      Bonjour M. Ferreira,
      Merci pour votre message.
      Actuellement, l’implant cochléaire totalement implantable est en phase d’évaluation clinique et n’est pas encore disponible en routine. Son accès dépendra à terme de plusieurs critères, notamment :
      – Le modèle de vos implants actuels (implant interne)
      – L’état de votre cochlée et des structures de l’oreille
      – Des risque liés à la réimplantation (destruction des structures fines de l’oreille interne, diminution du résultat)
      – Votre état de santé général
      – Les recommandations du fabricant et des autorités de santé au moment de la commercialisation

      Étant donné que vous avez été implanté en 2010 et 2013 à Tours, un éventuel accès au modèle totalement implantable dépendra aussi de la compatibilité entre vos implants internes et les futurs dispositifs. Il est donc important de rester en lien avec votre centre d’implantation, qui pourra vous informer dès qu’une évaluation ou un remplacement sera envisageable.

      N’hésitez pas à en parler lors de votre prochain suivi ORL.

      L’équipe Audition Marc Boulet

  • Sanso dit à 11:35, le 8 avril 2025

    Bonjour et félicitations pour cette nouvelle, avancer médical, ainsi que toutes mon attention envers le professeur Lefebvre de Liège, qui m’a mis en place un implant cochléaire rondo 2 cela fait 5 ans, salutations MrSanso.

  • Delsard dit à 3:17, le 8 avril 2025

    Cela fait rêver !!!implantée Oticon Neuro 2 une seule oreille prothèse auditive Dynamo de l’autre oreille n’existant plus!!!j’ai vraiment la sensation d’être abandonnée au bord de la route , personne ne me donne la vrai solution!!
    Merci a tout ces chercheurs
    Cordialement

  • BORREANI Solange dit à 3:27, le 8 avril 2025

    implantée MEDEL de puis 2024 j’attends avec impatience de pouvoir bénéficier du TICI, fini les angoisses la nuit
    bravo à tous les chercheurs et ingénieurs qui travaillent pour notre bien-être

  • Pédrono dit à 1:03, le 9 avril 2025

    Bonjour, j’ai un rondo2,en septembre 2025,je change de processeur, je voudrais savoir si c’est possible pour moi de bénéficier d’un implant sous la peau ?

    • Marc BOULET dit à 9:52, le 11 avril 2025

      Bonjour,
      il faut prendre rendez-vous avec votre chirurgien ORL pour répondre à cette question.
      L’équipe Audition Marc Boulet

  • GUICHAUX Jean-Marie dit à 8:04, le 9 avril 2025

    Bonjour
    Je suis implanté depuis huit ans avec le rondo 3.Pourrai-je beneficier de l’implant MI2000 .

    • Marc BOULET dit à 9:48, le 11 avril 2025

      Bonjour,
      il est nécessaire de consulter le chirurgien qui vous a implanté pour répondre à cette question.
      L’équipe Audition Marc Boulet

  • Annick Boudin dit à 10:37, le 9 avril 2025

    Bonjour. Pour moi un des avantages de la surdité implantée est de pouvoir couper le son et de pouvoir dormir dans le silence. Impossible pour moi d’envisager une sieste avec les processeurs (inconfort physique et sensoriel). Je suppose et j’espère que l’implant restera maîtrisé par Bluetooth. Le silence est synonyme de confort pour moi. Ce qui me questionne ce sont surtout les interventions en cas de dysfonctionnement. J’ai été victime de 2 accidents qui ont nécessité le remplacement des processeurs et 100 séances de rééducation pour pallier à la perte de 5 électrodes du côté gauche… retour chirurgie avec le système entièrement interne ?
    Bon, tout cela pose questions comme toute avancée technologique et encore plus quand ça touche le sensoriel…n’empêche que ne pas avoir d’équipement externe sera un vrai +++ même si les « anciens » comme moi, continueront à vivre avec leurs processeurs externes. Bonne journée Marc.

    • Marc BOULET dit à 9:47, le 11 avril 2025

      Merci pour votre témoignage Annick.
      L’équipe Audition Marc Boulet

  • Tourmente dit à 11:20, le 9 avril 2025

    Ce serait une avancée exceptionnelle et un confort encore plus grand pour les implantés tel mon mari qui revit depuis qu’il a été implanté en février 2025. Bravo aux équipes de chercheurs.

  • Christian55 dit à 2:10, le 14 avril 2025

    Je vois quand même un problème: ma surdité est la conséquence d’un accident dont un tiers était entièrement responsable; lors des expertises pour être indemnisé, j’ai mis plus de 10 ans à faire comprendre à des médecins, manifestement de mauvaise foi il est vrai, que mes implants cochléaires ne m’avaient pas rendu une audition normale et qu’il fallait en tenir compte! Alors si en plus on ne voit plus rien…

    • Marc BOULET dit à 4:49, le 9 mai 2025

      Je comprends parfaitement votre remarque, et il est vrai que la visibilité d’un dispositif médical comme l’implant cochléaire peut, à première vue, paraître secondaire par rapport à ses performances cliniques. Cependant, pour beaucoup de personnes implantées — enfants, adolescents, adultes actifs ou personnes âgées — l’aspect esthétique constitue un enjeu très réel, parfois même un véritable frein à l’acceptation ou à la décision de se faire implanter. Vivre avec un implant visible, notamment dans un contexte professionnel, scolaire ou social, peut générer un sentiment de stigmatisation ou de gêne, même si cela peut paraître superficiel. Les implants cochléaires tout implantables, qui ne nécessitent plus de processeur externe porté derrière l’oreille, représentent une avancée qui répond à ce besoin de discrétion, sans compromettre la qualité auditive. Mais ce n’est pas uniquement une question d’apparence : la suppression du composant externe permet également à l’utilisateur de profiter d’une **audition continue**, même pendant des activités où l’on devait auparavant retirer le processeur (natation, sport, sommeil, port de casque, etc.). Cette liberté retrouvée améliore considérablement la qualité de vie, notamment pour ceux qui mènent une vie active ou qui souhaitent simplement ne pas avoir à penser à retirer, repositionner ou recharger un appareil externe plusieurs fois par jour. Cela ouvre aussi de nouvelles perspectives pour les enfants en bas âge, qui peuvent ainsi entendre en continu dans tous les contextes, ce qui est crucial pour leur développement du langage. En somme, si l’on comprend bien que l’apparence ne devrait pas être la priorité, on ne peut nier que pour une partie importante des patients, cette évolution technique permet non seulement une amélioration de l’estime de soi, mais aussi une simplification concrète du quotidien. Le progrès médical ne se limite pas à des chiffres d’audiogramme : il vise aussi à réduire les contraintes et à permettre à chacun de vivre avec son implant de la façon la plus fluide, naturelle et intégrée possible.
      L’équipe Audition Marc Boulet

  • Martin Xavier dit à 11:56, le 12 juin 2025

    Je suis implanté depuis 2021 avec le modèle Marvel CI d’Advanced Bionics. Grace à cet implant j’ai vécu une renaissance. Le soucis de l’esthétique a longtemps été un frein qui m’a fait hésiter à passer à l’implantation alors que mes prothèses auditifs n’étaient plus suffisantes pour palier à la dégradation progressive de mon audition. Bien que maintenant aux vues des bénéfices que m’a apporté mon implant je me fiche complètement de l’aspect esthétique, je pense que cette nouvelle avancée technologique va aider plusieurs personnes à franchir le pas de l’implant. Une question, il y a quelques années en arrière, il me semble que des sujets avaient été testés avec un implant totalement implantable et que les résultats n’avaient pas données satisfactions car les implantés se plaignaient d’entendre les sons de leur propre corps comme les battements de leur cœur. Est ce que ce problème a été levé par le nouveau dispositif ? Pour un porteur d’un implant externe est il envisageable de passer à un implant totalement implantable quelque soit la marque de son implant ?

    • Marc BOULET dit à 11:37, le 12 juin 2025

      Merci beaucoup pour votre témoignage, à la fois touchant et inspirant. Vous soulignez avec justesse un frein fréquent à l’implantation cochléaire : la question de l’esthétique. Il est remarquable de voir combien les bénéfices auditifs peuvent, comme dans votre cas, transformer complètement la perception de ce que l’on considérait initialement comme un obstacle. Cette « renaissance » que vous évoquez, beaucoup de patients la décrivent aussi, et c’est un message précieux pour celles et ceux qui hésitent encore.

      Concernant votre question sur les implants cochléaires totalement implantables : en effet, plusieurs prototypes ont été testés par le passé, notamment aux États-Unis et en Europe. L’un des retours récurrents des patients testeurs concernait l’amplification involontaire de sons physiologiques internes (battements cardiaques, bruits de mastication, respiration, etc.), ce qui pouvait être gênant. Ce phénomène est lié au fait que le microphone interne capte des sons transmis par les tissus et les os du corps, en l’absence d’un microphone externe dirigé vers l’environnement.

      Les nouvelles générations d’implants totalement implantables, actuellement en phase d’essais cliniques (notamment celui développé par Advanced Bionics ou d’autres comme Cochlear® ou MED-EL®), semblent avoir pris en compte ces problématiques. Des améliorations du traitement du signal et du positionnement du microphone interne permettent de mieux filtrer ces sons corporels. Les retours des premières phases d’essais sont donc plus encourageants, mais il faut attendre encore des données consolidées avant une commercialisation à large échelle.

      Quant à la possibilité de « migrer » d’un implant externe (comme le Marvel CI) à un implant totalement implantable : cela dépendra principalement de la compatibilité de l’électrode déjà implantée. Dans la majorité des cas, un implant totalement implantable nécessitera le remplacement du récepteur-stimulateur et potentiellement une nouvelle électrode, ce qui implique une nouvelle intervention chirurgicale. La faisabilité dépend donc de nombreux facteurs : marque, génération d’implant, état de l’oreille interne, attentes du patient, etc. Un passage d’une marque à une autre est en général complexe, car chaque fabricant a ses propres électrodes et systèmes propriétaires.

      La réimplantation a toujours un caractère aléatoire avec un risque de:
      – Lésions cochléaires : lors du retrait ou de la mise en place d’une nouvelle électrode, il y a un risque d’endommager les structures internes de la cochlée, ce qui peut réduire la performance auditive.
      – Résultats auditifs moindres : même si la nouvelle électrode est bien insérée, les performances auditives peuvent être inférieures à celles obtenues avec l’implant précédent.
      – Perte de résidus auditifs : si le patient avait une audition résiduelle, elle peut être compromise par une seconde intervention.

      Il faut vous rapprocher de votre centre d’implantation pour en discuter.

      Encore merci pour votre partage. Votre expérience contribue grandement à faire avancer la compréhension et l’acceptation de l’implant cochléaire dans le grand public.

      L’équipe Audition Marc Boulet

  • Calabrese dit à 1:39, le 1 juillet 2025

    Bonjour,
    Atteind d une surdité subite, à l âge de mes 16 ans, et apparition de gros acouphènes, il me reste 15% d audition dans l oreille gauche et plus rien à droite.
    Je suis juste appareillé, avec un appareil auditif traditionnel.
    Je n ai jamais voulu me faire implanté à cause des raisons évoqués dans l article.
    (Inclusion sociale, et esthétisme)
    Mais je serais vivement intéressé par ces nouveaux implants.
    A en croire l article, si la phase 2 est valider, il pourait être commercialisé d ici 2 ans.
    Ma question est la suivante :

    Pourais-je me faire implanté par ce dispositif même si je n’ai jamais été implanté ?
    (J ai déjà rencontré des spécialites de l implan, et je sais déjà qu une implantation était possible avec l implantation classique)

    Merci à vous pour votre réponse.

    Cordialement

    • Marc BOULET dit à 12:17, le 8 juillet 2025

      Bonjour,

      Merci pour votre témoignage.

      En France, l’implantation cochléaire est proposée aux personnes atteintes de surdité sévère à profonde bilatérale, lorsque les appareils auditifs classiques ne permettent plus une compréhension suffisante de la parole. D’après ce que vous décrivez (perte complète à droite, 15 % à gauche, acouphènes sévères), vous semblez effectivement entrer dans les indications actuelles, à condition que l’évaluation audiologique et médicale le confirme (score vocal < 50% à 60 dB avec des appareils auditifs adaptés). L'implantation cochléaire est indiquée en cas de : - discrimination inférieure ou égale à 50 % lors de la réalisation de tests d'audiométrie vocale avec la liste cochléaire de Fournier (ou équivalent). Les tests doivent être pratiqués à 60dB, en champ libre, avec des prothèses bien adaptées sans lecture labiale. - fluctuations, lorsque la fréquence et la durée des fluctuations entraînent un retentissement majeur sur la communication. Vous mentionnez avoir déjà rencontré des spécialistes de l’implant : c’est une excellente chose. Cela signifie que votre dossier a probablement été jugé techniquement compatible avec une implantation classique, ce qui est un prérequis. Concernant ce nouveau type d’implant évoqué dans l’article, s’il est effectivement validé en phase 2 et commercialisé d’ici 2 ans, vous pourriez être candidat, même sans avoir été implanté auparavant, à condition que ce dispositif soit destiné aux personnes en primo-implantation et que vous remplissiez ses critères spécifiques d’inclusion. En attendant, nous vous recommandons de maintenir un lien avec un centre d’implantation référent, qui pourra suivre l’évolution des options disponibles et vous informer dès qu’un nouveau dispositif sera accessible. N’hésitez pas si vous avez d’autres questions. Bien cordialement, L'équipe Audition Marc Boulet

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